Alors qu’on a longtemps dit que l’obésité était une question d’un trop grand apport calorique et de trop peu d’activité physique, qu’est-ce qui fait que l’obésité est finalement passée au statut de maladie chronique?
1. Son traitement doit inclure une prise en charge
Historiquement, on disait aux gens dont le poids corporel pouvait affecter la santé, de manger moins et de bouger plus. L’obésité ne se règle donc pas simplement en faisant plus d’exercice et en mangeant mieux ou moins. À lui seul, ce conseil n’est pas efficace. Les nouvelles lignes directrices visent à ce que les professionnels de la santé travaillent en partenariat avec le patient pour reconnaître d’autres facteurs personnels, par exemple des questions psychologiques ou sociales, pouvant permettre de régler le problème. L’obésité est perçue comme le reflet de mauvaises décisions individuelles, mais la recherche nous indique en fait que c’est beaucoup plus compliqué que ça», a souligné le Dr Tchernof.
2. L’obésité entraîne des complications médicales
En plus d’être liée à des problèmes psychosociaux, les personnes obèses ont donc avantage à se faire prescrire les services d’une équipe de santé. En psychologie, certains pourront aborder des problèmes de faible estime de soi suite à de la discrimination, par exemple. En nutrition, d’autres pourront s’attaquer à leur taux de cholestérol trop élevé. En physiothérapie, les uns régleront leurs douleurs aux genoux ou au bas du dos, pendant que d’autres, en médecine généraliste ou cardiaque, se feront prescrire une médication pour leur hypertension artérielle. Le fait de réduire l’obésité à un problème du comportement alimentaire et à un manque de volonté n’incite pas à s’outiller d’une équipe sur-mesure de professionnels de la santé. Le fait d’admettre que l’obésité soit une maladie chronique aux causes multiples et complexes, lui, encourage cette recherche d’aide essentielle au traitement
3. Son traitement doit être étalé sur le long-terme
L’arrêt de la prise de médicaments contre l’hypertension artérielle fera remonter la tension artérielle, tout comme un arrêt de traitement contre l’obésité conduira à une reprise de poids. De surcroît, la prise en charge ne doit pas qu’inclure une phase de perte de poids, mais aussi une phase de maintien du poids. Comme avec toute maladie chronique, on reconnaît que l’obésité exige un soutien à long terme, voire à vie, comme c’est le cas, par exemple, pour le diabète et les maladies cardiaques.
4. Les comorbidités guettent l’obésité
Le Larousse définit le terme “comorbidité” comme: “Association de deux maladies, psychiques ou physiques, fréquemment observée dans la population (sans causalité établie, contrairement aux complications)” Ainsi, l’obésité et l’arthrose de la hanche présentent une comorbidité. Mais le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs pour plusieurs autres maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer.
5. Sans traitement, l’obésité devient irréversible lorsqu’elle est installée
Comme avec toutes les maladies chroniques, il y a une irréversibilité. Une personne obèse ne peut revenir en arrière en comptant simplement ses calories et en augmentant sa dépense énergétique. Si elle y arrive, elle est une exception et digne d’une médaille olympique. Même en ayant tout essayé par elle-même, la seule option s’avère parfois être la chirurgie bariatrique.
En conclusion, le traitement de toute maladie chronique est de longue haleine et requiert des ressources humaines, financières et mentales importantes. Puisque d’en guérir est si complexe et ardu, les recherches sur l’obésité doivent continuer de s’intéresser à ses causes et mécanismes biologiques. À long terme, s’orienter sur sa prévention est notre seul espoir d’enrayer l’épidémie mondiale.
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