Ce qu’il faut retenir du nouveau guide alimentaire canadien

Le nouveau Guide alimentaire canadien tant attendu a finalement été dévoilé le 22 janvier 2019. Sa dernière version datait de 2007, alors on peut dire qu’il était temps pour une mise à jour! Terminé l’arc-en-ciel, les groupes alimentaires et les portions, Santé Canada est arrivé en 2019. Voici donc, pour vous aider à mieux le comprendre, mon analyse express de ce nouveau guide.

L’assiette équilibrée

Vous avez surement vu la belle assiette colorée? Les portions ont laissé leur place aux proportions dans l’assiette. Bien que cela puisse avoir l’air insécurisant pour ceux qui aiment suivre un plan, il est beaucoup plus avantageux pour notre santé de se fier à des signaux internes (la faim et le rassasiement) pour savoir quelle quantité manger. Les besoins individuels sont uniques et varient selon plusieurs facteurs, on ne peut donc pas donner de recommandations de quantité qui soit la même pour tous.

À l’époque, les guides alimentaires servaient à éviter les carences. Il était donc logique de proposer des portions à atteindre. Toutefois, les maladies de l’époque ont laissé place aux maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer) et les interventions de santé publique se doivent d’être ajustées en conséquence.

Le nouveau guide illustre donc en première page ce à quoi la majorité de nos repas devrait ressembler. En faisant en sorte que la moitié de nos apports alimentaires soient sous forme de fruits et de légumes variés et que le reste soit réparti entre des aliments à grains entiers et des aliments protéinés, on s’assure d’obtenir les nutriments dont nous avons besoin pour être en bonne santé. Ce sont donc nos signaux de faim et de rassasiement qui nous dictent la quantité.

Les habitudes entourant les repas prennent de l’importance

Dans le guide grand public, on y voit en deuxième page quelques recommandations générales avec comme titre « Une alimentation saine, c’est bien plus que les aliments que vous consommez ». Je n’aurais pu mieux dire! On ne se contente plus de dire quoi manger, mais on inclut le « comment » manger, ce qui est de plus en plus considéré comme la base d’une saine alimentation dans un monde où tout va trop vite. Ainsi, Santé Canada nous invite, avec raison, à cuisiner plus souvent, savourer ses aliments et prendre ses repas en bonne compagnie. Les nouvelles recommandations misent donc non seulement sur l’écoute de nos signaux internes qui dictent les quantités, mais sur la qualité (cuisiner maison).

Les produits laitiers sont-ils réellement mis de côté? Et la viande?

Contrairement à ce qui a été véhiculé dans les médias au début janvier, les produits laitiers n’ont pas été mis de côté dans le guide. Ils ont simplement repris leur place parmi les aliments protéinés plutôt que dans un groupe à part. S’il est vrai que les produits laitiers sont des aliments nutritifs pouvant faire partie d’une saine alimentation, ils ne sont pas nécessaires à la santé et il est possible d’aller chercher leurs nutriments-clés (calcium, vitamine D) dans d’autres aliments. D’autre part, la viande n’est pas non plus disparue, mais on reconnait que, parmi les aliments protéinés, ceux d’origine végétale devraient être consommés plus souvent. Les possibilités sont infinies, laissez-vous tenter par une recette végé!

C’est bon pour tout le monde?

Ce guide s’adresse à tous, mais ne convient pas à tout le monde sans exception. Il va de soi que les gens ayant des conditions médicales particulières, des allergies ou des habitudes alimentaires spécifiques doivent adapter leur alimentation. Les nutritionnistes sont formés pour adapter l’alimentation à l’individu et devraient être consultés pour des conditions particulières.

En conclusion, ce guide a été conçu selon les données probantes et sans l’influence des lobbies de l’industrie. Pour cette raison, son contenu n’est rien de nouveau pour les professionnels de la santé qui utilisaient déjà ses grandes lignes, mais il est réjouissant de le voir comme modèle alimentaire à travers le pays!

Si vous vous intéressez à la nutrition et voulez pousser plus loin vos connaissances du nouveau guide, je vous invite à consulter les Lignes directrices canadiennes en matière d’alimentation.

Pour sensibiliser vos employés ou collègues à adopter une saine alimentation, une conférence en milieu de travail est une bonne option, consultez notre offre.

Texte de Elisabeth Paradis
Nutritionniste Olympe