La biophilie, c’est dans votre nature!

Petit quiz : qu’est-ce que la biophilie selon vous? Une passion pour la biologie? Le fait de manger uniquement du bio? Un hobby qui consiste à collectionner les biographies?

Vous l’avez certainement vu venir : la biophilie n’est aucune de ces choses (on vous l’accorde, le troisième choix était plutôt tiré par les cheveux).

En fait, la biophilie est avant tout une hypothèse, ou une théorie si vous préférez. Celle-ci veut que l’humain soit instinctivement attiré par la nature, qu’il ait une tendance « naturelle » à vouloir entrer en relation avec elle. Le terme lui-même aurait été utilisé la première fois en 1973 par le psychanalyste Erich Fromm pour décrire «l’amour de la vie et de tout ce qui est vivant ». Il ensuite été repris en 1984 par le biologiste Edward Osborne Wilson pour parler d’une « tendance innée à rechercher la compagnie et le contact de la nature dans son quotidien. »

Concrètement, ça veut dire quoi?

Si la biophilie demeure pour le moment une hypothèse, certains des principes qu’elle met de l’avant ont déjà fait l’objet d’études qui tendent à démontrer leur validité. Un de ces principes est que le contact avec la nature ou l’exposition à des éléments dits « naturels » dans notre environnement aurait des impacts positifs sur notre humeur, notre moral et notre bien-être en général.

Bref, selon les tenants de la biophilie, on se sent mieux quand on est dans un milieu naturel, en forêt par exemple, ou que l’on se sent près de la nature.

Avouez qu’on peut difficilement contester ça! Après tout, qui n’a pas ressenti cette vague de bien-être envahir son corps en voyant le soleil ou en prenant une grande bouffée d’air frais après de longues heures à fixer son ordinateur ou à regarder fonctionner une machine?

Connecter avec la nature en ville

C’est bien beau toutes ces théories, mais le fait est qu’au Canada, la très grande majorité de la population vit dans les grandes villes et que la plupart d’entre nous passons plus de 90% de notre temps à l’intérieur. Bref, pour paraphraser une expression populaire, « on est pas mal sortis du bois! »

Alors, comment peut-on connecter avec la nature dans ces conditions?

Il existe de nombreuses façons de mettre un peu de nature dans notre quotidien. L’une d’elles consiste à intégrer des éléments naturels ou rappelant la nature dans notre environnement de travail, notamment :

  • En favorisant la lumière naturelle, lorsque possible;
  • En faisant une grande place aux plantes naturelles dans les locaux;
  • En intégrant des matériaux naturels comme le bois, bien entendu, mais aussi la pierre, la terre, le sable et même l’eau (pensez fontaine, bassin, aquarium, etc.) au décor;
  • En installant des îlots « verts » dans les espaces communs;
  • En aménageant des espaces « vivants » (ex. : plate-bande, jardin, sentier boisé, etc.) autour des bâtisses… ou même sur leur toit?

Pratiquer la biophilie?

Une autre façon de bénéficier de la connexion avec la nature est d’adopter des pratiques ou habitudes favorisant l’exposition régulière aux éléments naturels, et ce, même l’hiver. Voici d’ailleurs quelques suggestions :

  • Sortir un peu plus tôt pour passer quelques instants dehors avant de monter dans son véhicule ou prendre le bus;
  • Se stationner plus loin ou descendre un arrêt plus tôt pour marcher un peu avant d’entrer au boulot;
  • Prendre ses pauses dehors;
  • Prendre un goûter léger pour bénéficier d’un peu de temps pour aller dehors sur l’heure du dîner;
  • Garder et entretenir des plantes naturelles dans son bureau ou dans les salles de pause;
  • Organiser des activités ou sorties en plein air récurrentes avec des collègues;
  • Passer plus de temps dehors en général!

Évidemment, ce ne sont là que quelques idées. Nul doute qu’avec un peu d’imagination, vous pourrez trouvez des façons bien à vous de connecter avec la nature au quotidien.

Investir dans la biophilie

Pour les employeurs, la mise en place de mesures ou aménagements favorisant les interactions avec la nature ou l’exposition aux éléments naturels au travail peut avoir des retombées bénéfiques, notamment en termes de motivation, d’engagement et, donc, de productivité, mais aussi en ce qui a trait à la réduction du stress et de l’absentéisme.

Parlez-en à votre boss!