Ça vous arrive souvent de trimmer comme un forcené ou une forcenée toute la journée, de traiter plein de dossiers, de brasser toutes sortes d’affaires et de gérer problème après problème tout au long de la semaine, et d’avoir malgré tout cela l’impression de n’avoir rien accompli, d’en avoir échappé des bouts et d’être juste trop « à boutte » pour faire quelque chose de ce qu’il vous reste de temps libre?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas la seule personne dans cette situation.
Le problème vient en grande partie du fait qu’on nous a appris à mesurer la valeur de notre travail au temps que nous y consacrons et au volume de besogne que nous accomplissons, de même qu’à nous enorgueillir de notre aptitude au « multi-tasking » ou, autrement dit, de notre capacité à faire plusieurs choses en même temps, ou presque.
Mais pour plusieurs, cette façon d’appréhender la performance et la réussite professionnelle est un important facteur de stress et mène souvent au surmenage, voire à l’épuisement total.
La solution : le « slow working » ou, en français, le travail lent.
Pas très connu, mais pas si nouveau
Il faut revenir en Italie, dans les années 80 (1980 pour les milléniaux) pour retracer l’origine du « slow working ». Le journaliste, sociologue et critique gastronomique Carlo Petrini initie alors le « slow food », qu’il oppose au « fast food » et qu’il inscrit dans un mouvement plus large, le « slow movement ». Réplique à une société axée sur la consommation rapide et sur la vitesse dans tout, ce mouvement prône les bienfaits d’un rythme de vie axé sur la convivialité et le plaisir de prendre son temps pour apprécier les choses.
Le mouvement a par la suite été popularisé par le journaliste canadien Carl Honoré dans son livre « Éloge de la lenteur » publié en 2004.
Prendre son gaz égal
Le « slow working » repose entre autres sur une meilleure gestion du temps de travail et de son énergie, de même que sur l’idée de travailler moins, mais mieux.
La mise en application de ces principes passe d’abord par une hiérarchisation des tâches selon leur importance, la valeur ajoutée qu’elles apportent à l’équipe ou à l’organisation et, surtout, leur apport à votre sentiment d’accomplissement personnel et professionnel. Et un des outils les plus largement utilisés pour cet exercice est la matrice d’Eisenhower, qui permet de classer les tâches selon leur degré d’importance et d’urgence.
Une fois vos tâches ainsi catégorisées, il vous sera plus facile d’identifier celles sur que vous pourriez reporter et déléguer pour pouvoir consacrer votre temps et vos énergies sur celles qui comptent.
Le temps de prendre le temps
Un autre principe important du « slow working » est la valeur du temps que l’on prend de réfléchir à une tâche avant de s’y attaquer. Cela peut sembler contreproductif dans un monde où l’on voit généralement d’un mauvais œil ce qui peut paraître comme de l’inaction, mais ces moments consacrés à la compréhension et à la planification préalable d’une tâche complexe ou exigeante seront rapidement récupérés grâce à une exécution plus efficace de celle-ci.
Quelques trucs (gratuits) en prime
Au-delà de la gestion de votre temps et de la planification de vos tâches, voici quelques autres petits conseils qui vous aideront à travailler moins, mais mieux :
- Utilisez les périodes où vous êtes au top (genre le matin) pour réaliser les tâches complexes.
- Concentrez-vous autant que possible sur une seule tâche à la fois.
- Limitez les distractions et interruptions pendant la réalisation de tâches complexes ou exigeantes.
- Ne vous laissez pas distraire par les demandes ponctuelles et les fausses urgences.
- Finissez une tâche avant d’en entreprendre une autre.
- Prenez des pauses fréquentes, notamment entre chaque tâche.
- Allez prendre l’air après avoir fini une tâche importante, vous le méritez!
Il est particulièrement important de vous accorder des pauses régulières, notamment pour socialiser avec vos collègues et ainsi renforcer l’esprit de collaboration et votre sentiment de bien-être au travail.
Lenteur ne signifie pas paresse!
Attention! Le « slow working » ne prône pas l’oisiveté. Il aborde simplement le travail selon une perspective visant une meilleure utilisation de son temps, de son énergie et de son attention, et ce, afin d’atteindre un équilibre optimal entre la productivité et le mieux-être au travail.
