Pierre Foglia, le chroniqueur aujourd’hui retraité de La Presse, utilisait parfois en dérision l’expression “nous vivons une époque formidable!” Dans son cas, cela préfaçait généralement une observation à propos d’un travers de notre société et, bien sûr, cela n’avait finalement rien de formidable.
À l’inverse, Michael Grunswald, un observateur de la politique américaine pour le compte du site Politico.com, croit vraiment, lui, que “tout est formidable”. C’était le titre d’une de ses récentes chroniques où, ce qui avouons-le est exceptionnel, il faisait un bilan de tout ce qui va bien aux États-Unis. Sa chronique se voulait une réponse, un peu caricaturale, à tout le pessimisme alimenté par les opposants au président Obama, dans le contexte de la campagne électorale 2016.
Dommage tout de même qu’une chronique attire l’attention pour la seule raison qu’elle est positive. On dit souvent que les médias ne s’intéressent qu’aux mauvaises nouvelles. Il y a une raison pour cela et elle réside justement dans l’appellation “nouvelle”. Les médias s’intéressent à ce qui est “nouveau”: différent, inhabituel, exceptionnel. Que les voitures circulent sur l’autoroute ce n’est pas une nouvelle. C’est l’immobilisation momentanée causée par un obstacle ou un accident qui est “nouvelle”.
Est-ce que tout est formidable? Non, bien sûr! Mais parfois ça vaut la peine de s’arrêter une seconde pour considérer le fait que la terre tourne assez rondement et que les événements négatifs sont l’exception plutôt que la règle.