Priorité à la santé mentale

Chez les jeunes de 15 à 24 ans, seulement 40% de celles et ceux interrogés déclarent avoir une excellente ou une bonne santé mentale. C’est un peu moins pire pour les 24 ans et plus, mais tout de même préoccupant.

Ce sont des chiffres qui parlent et surtout qui questionnent; selon Statistique Canada, les personnes déclarant avoir une bonne santé mentale est en chute libre depuis la pandémie. En très vaste majorité, les Canadiens touchés disent avoir développé des symptômes correspondant à un trouble d’anxiété généralisée « modéré » ou « grave ».

Bien entendu, cela affecte l’attitude et les performances au travail. Et bien que les employeurs semblent en être de plus en plus conscients, ils se retrouvent souvent démunis lorsque vient le temps d’appliquer les bonnes actions visant la prévention des troubles mentaux au sein de leurs organisations. En clair, les gestionnaires, dans bien des cas, malgré toute leur bonne volonté, ne savent pas par où prendre le problème. La majorité d’entre eux n’ont ni la formation, ni l’expérience, ni les outils pour venir en aide à leurs employés aux prises avec une problématique de santé mentale.

Qui peut les blâmer ? Le phénomène est nouveau et soudain. Du jamais vu.

Les programmes d’aide aux employés (PAE) agissant le plus souvent au stade curatif, leur rôle est d’abord et avant tout d’offrir un service de soutien aux employés ayant déjà des difficultés personnelles de tout acabit.  Idem pour le gouvernement du Québec. Ses ressources d’aide et de soutien en santé mentale (la ligne Info-Social 811, le Service d’urgence 911 et la ligne d’aide et de prévention du suicide 1 866 APPELLE) sont des outils de secours ponctuels.

Heureusement, les choses changent. Québec et Ottawa programment de nouvelles campagnes visant à informer et à éduquer le public sur les réalités associées à la santé mentale, le but étant l’acceptation, le respect et le traitement équitable des personnes touchées par la maladie mentale tout en réduisant la stigmatisation.

De plus, des organisations privées, comme Olympe, offrent des services de soutien aux entreprises dans le but de les accompagner dans la prévention des troubles mentaux. L’idée est donc d’intervenir en amont, et non en aval, c’est-à-dire au niveau préventif plutôt que curatif. L’avenir est ainsi au développement de nouveaux moyens d’intervention, qui se doivent d’être bien adaptés aux besoins spécifiques de chaque organisation. Le langage change, on intègre un nouveau vocabulaire.

D’aucuns diront : « Il était temps ! ». Il aura en effet fallu une pandémie pour se rendre compte que la santé mentale doit être prise en considération au même titre que la santé physique et les saines habitudes de vie.

Cela nous rappelle que dans chaque crise il y a une opportunité. La vieille maxime est toujours d’actualité; à toute chose malheur est bon.

 

Par Roger Lemay