Repenser le bureau pour ramener le gens au boulot

Après un virage forcé, pandémie obligeant, vers le télétravail, de plus en plus d’entreprises et d’organismes souhaitent aujourd’hui ramener leur personnel au bureau. Mais pour attirer et, surtout, retenir ces travailleuses et travailleurs qui ont pris goût au télétravail, pas question de revenir à l’ancien bureau!

Certaines organisations ont simplement exigé, voire forcé le retour au bureau de leur personnel. Or, à maints endroits, cette approche a suscité de la grogne et même entraîné un exode de personnel qualifié qu’il n’est pas toujours facile de remplacer dans un contexte de recrutement hautement compétitif.

D’autres organisations ont préféré une approche moins coercitive, cherchant plutôt à encourager une présence accrue au bureau, soit sur une base volontaire ou en proposant des formules hybrides.

 

Pourquoi vouloir ramener les gens au bureau? 

Plusieurs voient dans la tendance à vouloir ramener les gens au bureau la manifestation d’un manque de confiance envers la capacité du personnel à s’auto-gérer ou un désir de mieux encadrer sa prestation de travail.

Dans les faits, l’enjeu se situe bien ailleurs. Plusieurs organisations constatent que la création de liens interpersonnelles et d’un sentiment d’appartenance s’avère un défi quasi insurmontable dans un contexte de télétravail. Un enjeu beaucoup plus important que ne pourrait imaginer, puisque ces facteurs sont essentiels à la cohésion de l’équipe, à son efficacité collective, à sa capacité de résoudre des problèmes et d’innover, de même qu’à la rétention du personnel.

 

Donner le goût de revenir

Le nouveau défi pour les organisations qui souhaitent ramener les gens au bureau est de leur donner de bonnes raisons de vouloir le faire, de faire en sorte qu’ils aiment s’y retrouver, et ce, qu’ils y soient contraints ou non.

Voici donc quelques-unes des tendances actuelles en matière d’espaces de travail accueillants et stimulants :

Le « hot desking » ou la fin des bureaux attitrés

Une des tendances les plus répandues est la dépersonnalisation des bureaux. Ainsi, dans plus en plus de milieux, il n’y a plus de bureaux attitrés à un tel ou une telle (sauf à quelques nécessaires exceptions). Conjuguée à une formule de travail hybride qui fait qu’une partie du personnel travaille à distance à tout moment, cette pratique permet de réduire le nombre de postes de travail requis et ainsi de créer des espaces plus ouverts. À certains endroits, il faut même réserver son espace en prévision de sa présence au bureau!

Flexibilité et polyvalence

Finis les bureaux fermés et le mobilier fixe! L’heure est au mobilier modulaire et aux stations de travail reconfigurables en fonction des besoins et des projets. Si l’on privilégie les aires ouvertes, on prévoit quand même des solutions flexibles permettant de regrouper et d’isoler, notamment au moyen de cloisons mobiles, certains espaces pour permettre à des équipes restreintes de plancher en toute quiétude sur des projets.

Espaces collaboratifs et zones de retrait

Une réunion ou une séance de remue-méninges en vue? Dans plusieurs milieux, on propose des espaces collaboratifs aménagés de façon à favoriser les interactions sociales, le partage d’idées et la créativité. La traditionnelle table avec ses chaises y est remplacée par des tables hautes de style bar avec des tabourets ou encore par des fauteuils poires (bean bags). En contrepartie, on offre aussi des zones d’intimité feutrées et relaxantes pour ceux et celles qui ont besoin de quiétude, que ce soit pour se concentrer sur une tâche, passer un appel important ou participer à une réunion virtuelle.

Connexion avec la nature

Nous vous avons déjà parlé de biophilie. Une approche d’aménagement des aires de travail axée sur la biophilie vise à intégrer des éléments naturels ou rappelant la nature pour favoriser le mieux-être du personnel. Out donc les néons glauques! On favorisera autant que possible la lumière naturelle ou des éclairages, souvent variables, qui s’en rapprochent. Une grande place sera également faite aux plantes ainsi qu’aux matériaux comme le bois, la pierre et même l’eau. Dans certains milieux, on voit même carrément du gazon ou encore des des murs végétaux qui, en plus de contribuer à purifier l’air, absorbent le bruit.

Technologie facilitante et intelligente

Dans un contexte de flexibilité et de mobilité, il faut s’assurer qu’où qu’elle se trouve, la personne ait accès à la connectivité et aux outils technologiques dont elle a besoin. Cela passe par la présence de stations d’accueil (docks) permettant de connecter tout appareil n’importe où et par l’installation d’équipements de visioconférence et de projection dans les espaces collaboratifs. Parallèlement, le recours aux technologies intelligentes (éclairage automatique, thermostats intelligents, etc.) s’inscrit dans une approche écoresponsable qui répond aux préoccupations des travailleuses et travailleurs d’aujourd’hui.

 

Quand le bureau devient un village

Une tendance qui prend de l’ampleur consiste à créer, au-delà du sentiment d’appartenance, un lien de communauté au sein du personnel, notamment en favorisant les interactions sociales et en offrant, dans le milieu de travail, des expériences variées. Cela va de l’aménagement de bistrots, de pubs ludiques, de jardins collectifs ou encore de « lounges » avec des instruments de musique où le personnel peut « jammer », à l’organisation d’évènements tels que des concerts midi, des ateliers de bricolage ou de cuisine, ou même des jeux-questionnaires en équipe de style « quiz ».