Ils vous passent des messages depuis des décennies. Vous les avez sûrement déjà vus, sur les murs d’un atelier ou les tables d’une salle de pause, les petits bonhommes des Feuillets et Affiches Olympe.
C’est connu, l’humour, ça pogne au Québec. Les médias en diffusent à toutes les sauces, les publicitaires s’en servent pour vendre tout et rien et même des politiciens se permettent d’en pousser une de temps en temps… pas toujours avec succès, il faut le dire. Bref, chez nous, l’humour est un excellent véhicule pour faire passer des messages.
Si c’est bon pour Pitou…
Si l’humour peut servir à vendre à peu près tout, des chauffe-eaux à la bière en passant par des services bancaires, il peut sûrement servir à passer des messages de sensibilisation, non ? C’est du moins ce qu’ont pensé le PDG d’Olympe et son équipe quand ils ont eu l’idée, au début des années 90, de créer le Feuillet éducatif Olympe et d’orner celui-ci d’illustrations humoristiques pour véhiculer ses messages de sensibilisation.
C’est cette réflexion qui mènera à la naissance des petits bonhommes Olympe.
Fais-moi un dessin
Bon, c’est bien beau tout ça, mais il faut les dessiner, ces bonhommes !
Après quelques expériences à l’interne, il est vite apparu évident qu’il fallait trouver un illustrateur pour donner vie à nos « miquettes », comme les appelaient nos aïeuls. C’est alors qu’Olympe a approché un illustrateur qui travaillait pour une entreprise établie tout près et qui s’était notamment fait connaitre en réalisant les illustrations humoristiques qui ornaient à cette époque la dernière page du journal Le Lingot, publication destinée aux employés et retraités d’Alcan (aujourd’hui Rio Tinto).
Œuvrant d’abord comme pigiste, l’illustrateur en question, que nous nommerons Hervé, a rapidement fait le saut et est devenu membre à part entière de l’équipe Olympe. C’est de son imagination et, surtout, de la pointe de son crayon que prirent forme les bonhommes Olympe.
Même les bonhommes évoluent
D’abord monochromes en raison des contraintes d’impression limitant le nombre de couleurs disponibles, les personnages ont éventuellement pris de la couleur.
Mais là ne s’arrête pas leur évolution. D’abord surtout masculins, plutôt filiformes et habituellement mis en scène dans des situations liées au travail, les bonhommes Olympe et leurs histoires se sont diversifiés au fil des ans. Diversité de genre, de silhouette, d’âge, de culture, mais aussi diversité des thèmes abordés.
En effet, si les messages véhiculés par le Feuillet éducatif Olympe et ses personnages ludiques tournaient initialement autour de la sécurité au travail, l’éventail des sujets abordés a lui aussi évolué et s’est élargi avec les années pour s’étendre, entre autres, à la sécurité hors travail, à la santé tant physique que mentale, aux relations interpersonnelles, à l’alimentation, aux saines habitudes de vie et même à l’environnement.
Passer le flambeau
Quelque part autour de 2012, après avoir donné vie aux bonhommes Olympe pendant près de 20 ans, leur créateur a cédé sa place à un autre illustrateur de talent, que nous appellerons Frédéric. Avec sa touche distincte, il a su perpétuer le style qui a fait la renommée des personnages colorés et articulés des publications d’Olympe.
Des vertes et des pas mures
Ils en ont vécu des situations, nos bonhommes. 350 pour être précis. Tantôt tragiques, tantôt légères, tantôt bien concrètes, tantôt donnant dans l’allégorie, tantôt reprenant un mauvais comportement ou une mauvaise habitude, tantôt prêchant la prudence ou le gros bon sens, les illustrations mettant en scène les bonhommes Olympe ont toujours eu pour objectifs de susciter la réflexion et de favoriser l’adoption de comportements sensés.
C’est ça, le véritable legs des petits bonhommes Olympe.
Par Hervé Charbonneau